Doolayz & Devil b sortent le 20 avril leur 2eme album NATURES HUMAINES (Zuluberlus production)
Chronique :
Nature humaine? Natures humaines? Pluriel ou singulier? Singulière formule en somme. Qui du paradoxe, du pléonasme ou de l’oxymore. Bonjour l’angoisse ! Que dire là dessus quand il s’agit du titre du 2ème album de deux jeunes rapagamuffeurs du 9.2. Au singulier, je pense que l’être est avant tout surnaturel et destructeur sauf quand il s’agit de manger ou de se reproduire … et encore.
Sans la main et la parole, il collerait bien à l’animal, donc nature, d’eau pure et d’air frais, mais pas humain du coup. Au pluriel, en revanche, on admet d’emblée la différence, le bon, le moyen et le mauvais. Pour avancer, puisqu’il le faut, je retiendrai donc cette option. Noir et blanc certes mais avec toutes les notes de gris et de couleurs. Leur nature comme leur musique est cependant sans concession laissant transparaître une humanité sans faille.
Des programmations lourdes, de grande qualité sont sur certains morceaux renforcées par des parties instrumentales live qui poussent l’émotion générale de la galette à son paroxysme. Les paroles intelligentes dénoncent les difficultés du monde sans gémissements, dans une démarche positive qui laisse entrevoir des solutions en nous, malgré les paradoxes de l’être.
L’humain lâché dans la nature est tantôt poisson rouge, tantôt Barracuda. Normal.
Les voix quant à elles sont percutantes. Froide comme une lame aiguisée chez Doolayz, rebondissante comme une balle de Jokary chez Devil B. Le rap purement urbain côtoie un ragga chaleureux dans un dialogue permanent qui ne se fatigue jamais. L’un questionne l’autre en attendant une réponse qui par moment n’existe pas. Dessine moi une chanson mec, semble se dire les deux complices. La richesse vient encore de la différence.
Free J (D.A. Zuluberlus)